Nous entendons souvent parler de “soins centrés sur le patient”, mais le patient doit-il et veut-il être au centre ?

🔎 Pour tenter de répondre à cette question, il faut tout d’abord comprendre le concept “d’Approche Centrée Patient” (ACP), son histoire, depuis sa conceptualisation, dans les années 80 au #Canada, jusqu’à ses influences sur le concept plus récent de “partenariat patient”. C’est le travail qu’a réalisé le Pr Alain Moreau ainsi que ses collaborateurs, dans une revue narrative de la littérature, que Guillaume Rousson, notre directeur scientifique, se propose de vous résumer.

🖥 Aujourd’hui, nous allons parler de l’approche centrée patient (ACP), une thématique au cœur de nombreuses stratégies d’établissements de santé. Or, puisqu’il est toujours important d’identifier dans quelle histoire nous tentons de nous inscrire, je vais vous parler de cet article sur l’histoire de l’ACP.

👨‍👦Les auteurs place l’émergence de ce concept dans les années 40, quand le modèle de relation médecin-malade se caractérise principalement par un modèle paternaliste. A ce moment, c’est #Canguilhem qui conteste cette approche, en assurant, selon les mots d’A. Moreau et col. “que c’est l’expérience de la maladie qui suscite la connaissance de la pathologie et son anormalité” et que “le patient est au premier plan pour évaluer sa propre norme de maladie et donner son point de vue sur son état”.

🧠 Puis, c’est dans les travaux des fondateurs de la psychologie humaniste, #Maslow et #Rogers, que les auteurs identifient la suite du développement de cette approche, notamment dans le cadre de la relation d’aide et de soutien, évoluant vers l’approche centrée sur la personne. Dans ce contexte, les auteurs décrivent leur apport avec l’idée suivante : “tout ce qu’exprime une personne sur son cadre de référence interne, représentant son monde subjectif et son expérience, mérite considération de manière inconditionnelle”.

🇨🇦 Mais ce sont surtout les médecins de familles canadiens, avec #McWhinney et #Stewart, qui ont développé le concept de « médecine centrée patient » (patient-centered medicine) dans les années 80. Cette approche s’est ensuite opérationnalisée mais également enrichie de modalités organisationnelles et structurelles.

🤝 Pour conclure, d’après les auteurs, cette approche “comporte une dimension éthique dans le respect du patient-personne-partenaire, et une dimension socioculturelle, par la prise en compte de sa littératie en santé. Elle vise une démarche qualité et une culture de la sécurité. Elle valorise le patient-personne comme partenaire, expert de son savoir expérientiel, et le professionnel comme personne qui doit prendre soin d’elle-même.”

🤔 Maintenant que nous avons commencé à comprendre l’histoire de ce concept, nous tenterons, dans une prochaine veille scientifique, de répondre à la question initiale : le patient doit-il et veut-il être au centre ?